Inspiré du roman : Marie Darrieussecq,
Mise en scène et interprétation : Alfredo Arias,
Costumes: Chloé Obolensky
Adaptation théâtrale : Alfredo Arias, Gonzalo Demaría, Marie Darrieussecq
Lumières: Dominique Bruguière
Centquatre – Théâtre du Rond-Point, Paris 2011
« Il faut que je vous raconte comment je suis devenue une truie parce que si on me trouve dans l’état où je suis maintenant, personne ne voudra croire qu’un jour j’étais humaine.
Parler me donne d’horribles crampes, c’est pour cela que j’ai choisi d’écrire, mais dans la forêt où je suis, je manque de lumière et j’écris très lentement. Je suis obligée de m’arrêter quand la nuit tombe.
Je ne vous parle pas de la difficulté pour trouver un cahier, ni de la boue qui salit tout, qui dilue l’encre à peine sèche.
J’espère que l’éditeur qui aura la patience de déchiffrer cette écriture de cochon voudra bien prendre en considération les efforts terribles que je fais pour écrire le plus lisiblement possible.
L’action même de me souvenir m’est très difficile, mais si je me concentre très fort et que j’essaie de remonter aussi loin que je peux, c’est-à-dire juste avant les évènements, je parviens à retrouver des images…
… Je veux quand même vous avertir:
cette histoire sèmera le trouble et l’angoisse. Je supplie les spectateurs, les spectateurs chômeurs et en particulier les spectatrices femmes, enfin toutes les personnes qui pourront s’en trouver choquées de m’excuser par avance pour le dérangement.
Vous aurez droit à tous les détails. Mieux, je donnerai la parole aux témoins de ma métamorphose. Ils s’exprimeront plus clairement que moi, avec des mots, comment dirais-je, mieux appropriés.
Parfois, excusez-moi, j’ai un peu de mal à parler, des grognements montent du fond de ma gorge…
Donc, tout a commencé dans cette parfumerie quand j’étais encore en pleine forme de femme, où je faisais des massages… »